Extrait du quatrième de couverture. "Ce livre, qui puise son information dans les manuscrits du XVIIIe siècle, raconte le métier d'une historienne habitée par la passion des archives. Evidentes autant qu'énigmatiques, on peut tout faire dire aux archives, tout et le contraire, puisqu'elles parlent du réel sans jamais le découvrir. Le travail d'historien s'impose donc ici avec toute sa rigueur." Arlette Farge est historienne, spécialiste du XVIIIe siècle, directrice de recherche au CNRS et enseigne à l'EHESS.
Une rencontre sur le mode sensible entre l'historienne et l'archive, qui ne peut que faire sourire l'habitué des salles de lecture. Les rituels : les méandres de la consultation, différente d'un lieu à l'autre, "l'aisance caractéristique de ceux qui, depuis longtemps, sont entrés en connivence avec ce genre de tanières", le sentiment d'ouvrir une liasse apparemment peu consultée et qui renferme des instants de vie. Parfois, tomber sur un objet, insolite, des dessins griffonnés. Les habitués que l'on croise, jauge ou supporte, et ceux dont on aimerait secrètement savoir sur qui ils travaillent.
Puis vient le temps de la découverte, de l'analyse, de la critique de l'archive. Ne pas se laisser promener. Car "on peut tout faire dire à l'archive, tout et le contraire". Une véritable leçon de recherche, magnifiquement écrite. Un livre que j'aurai sans doute aimé découvrir dès ma première année de fac d'histoire, au côté des Douze leçons sur l'histoire, d'Antoine Prost.
A déguster sans modération.
FARGE (Arlette), Le Goût de l'archive, collection Points Histoire, éditions du Seuil, Paris, 1989, 156 pages.
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