Mon oncle d'Amérique (épisode 1)

Morlaix (Finistère), le 27 octobre 1783.

Jean RICHARD, "ancien soldat au régiment de Saintonge, compagnie de Champagne", épouse Marie Michelle LE BER. L'acte de mariage établi qu'un congé absolu a été accordé au marié, signé par le chevalier du ROSEL et visé parle major FLEURY, commandant du régiment de Saintonge.

C'est étonnant de voir que mes tendances à googler tout et n'importe quoi ne déteignent pas encore totalement sur la généalogie : je n'ai même pas eu l'idée de googler le régiment de Saintonge...

Le résultat m'aurait pourtant intriguée : le dit régiment sert jusqu'en 1768 aux Antilles, puis en 1780, direction l'Amérique du Nord, afin de soutenir les insurgés américains contre les Anglais.

Et puis un beau jour, un cousin me contacte concernant cette branche - commune - des RICHARD et confirme, documents à l'appui, l'épisode américain.

Notez les surnoms de soldats.

Quelques personnages donc :

Jean RICHARD, dit La Roze, né, non en 1752 comme indiqué, mais le 9 octobre 1749 à Rennes (paroisse Saint Aubin). Mon aïeul à la 9ème génération (sosa 372, oui, le titre de l'article est trompeur) est le fils d'un cordonnier rennais. Il entre à 19 ans dans le régiment de Saintonge. Il combat comme soldat dans la compagnie du baron de Ferrette. Le 22 octobre 1781, le corps expéditionnaire français commandé par le comte de Rochambeau fait la jonction à Yorktown avec les troupes du marquis de La Fayette et de Georges Washington. Jean RICHARD est congédié le 6 juillet 1783 (le traité de Paris est signé le 3 septembre). Trois mois plus tard, revenu à Rennes, il se marie et reprend, après ses années militaires, le flambeau familial de la cordonnerie.
Le chevalier Gilles du ROSEL, lieutenant en premier (1779) puis capitaine en 1782 du régiment de Saintonge (armée de Rochambeau).
Le major TEISSEYDRE de FLEURY, premier dans les retranchements anglais lors de la prise de Stony Point (15 juillet 1779), qui, la paix revenue, se voit remettre une médaille par Benjamin FRANKLIN.