Retour sur la journée d'études La Recherche aux Archives : nouveaux outils, nouveaux publics organisée par les Archives départementales de la Vendée le 29 novembre 2011. L'amphithéâtre de 400 places était plein, les outils présentés ont été bien accueillis, les gens étaient contents... et le livetweet de la journée a été prolifique : version Twitter (tant qu'elle est accessible) ou version archivée (déformation professionnelle).

La matinée a été l'occasion d'une table ronde sur la recherche sur les personnes, et la recherche sur les territoires. Ma casquette d'archiviste au vestiaire, je participais à la première avec ma casquette de "généalogiste spécialiste des nouvelles technologies", aux côtés de J. Hussenet et J. Artarit, contributeurs du Dictionnaire des Vendéens, de F.-X. Brochard et D. Pénisson pour Noms de Vendée, le tout sous la houlette de P. Moirez (alias Archives Masala) qui veillait au grain (du sablier).

Cinq minutes de paroles étant trop court pour faire un support de présentation, voici en quelques lignes mon propos sur la généalogie en ligne aujourd'hui.

 

 

Internet a profondément modifié les pratiques généalogiques et fait émerger deux nouveaux enjeux.

 

Les pratiques généalogiques sur Internet

  • Caractéristique principale de la généalogie sur Internet : le fort attachement à la gratuité et au bénévolat. Cela se manifeste d'une part autour des forums et des listes de diffusion, organisés par département ou spécialisés (histoire militaire par exemple). On y trouve des conseils méthodologiques, de l'aide paléographique, de l'aide en cas de blocage. Depuis peu on voit l'émergence des réseaux sociaux (Facebook, Twitter) pour de l'entraide rapide. Autre manifestation de cette caractéristique : l'existence de système de recherche gratuite d'acte à travers toute la France. Sans aucune contrepartie, l'internaute peut demander à un bénévole d'aller photographier un acte à l'autre bout de la France
  • Internet a facilité la diffusion de données généalogiques, par différents biais :
    • les associations, dont les relevés nominatifs sont la plupart du temps consultables en ligne peur leurs adhérents. Certaines bases de données sont mutualisées : exemple de Geneabank, 65 millions de relevés, 85 associations. Pour de nombreux territoires, il existe des relevés nominatifs exhaustifs faits par les associations.
    • les arbres en ligne : l'internaute peut aujourd'hui facilement et gratuitement mettre en ligne son arbre généalogique sur un ou plusieurs sites commerciaux. La multiplication des arbres alimente d'autant la base de données du site hébergeur.
    • les pages personnelles, blogs et sites Internet : la généalogie n'a pas échappé à l'engouement pour les sites personnels. Les logiciels de généalogie permettent des exports de données et la création de pages web. D'autres internautes s'orientent vers une structure blog plus étoffées (brèves généalogiques, trésors d'archives, histoire locale) et utilisent des outils d'identification et de géolocalisation comme Picasa et Google Maps.
    • enfin, dernier aspect, et non des moindres, on a assisté à la mise en ligne d'archives publiques par les services (archives numérisées, bases nominatives) : la première série de documents numérisés a souvent été l'état civil, incontournable en matière de recherche généalogique. Notons aussi l'importance des bases de données nominatives (Mémoire des hommes, Léonore, pour ne citer qu'elles).

BILAN : concrètement, aujourd'hui l'internaute peut facilement faire gratuitement son arbre généalogique en ligne. Une partie de ces internautes ne viendra jamais en salle de lecture. D'autres chercheront à aller plus loin : l'arbre généalogique n'est que la trame de fond et la curiosité poussera vers d'autres sources et vers des recherches autour de certains personnages en particulier.

 

Les enjeux actuels

  • Principal enjeu : la constitution de relevés nominatifs, car c'est la voie d'accès la plus rapide aux lots d'images. Associations, archives et sociétés commerciales sont sur les rangs.
  • Accéder rapidement aux ressources, oui mais par quel type d'accès ?
    • Un accès centralisé (de type Nomina) ? mais comment éviter le bruit dans les résultats de recherche ?
    • Un accès territorial ? C'est le choix fait par les Archives départementales de la Vendée. Le service d'archives est le portail (légitime à mon sens) vers les ressources de son territoire.
  • Quid des initiatives des particuliers, foisonnantes mais dispersées et fragiles ? Les travaux sont souvent fait sous un support informatique ; le travail est pensé comme une publication web : un tirage papier et un dépôt aux Archives n'est pas pertinent. Ces initiatives sont faites de façon isolée et perdues dans la masse de la toile (exemple des travaux d'histoire locale ou relevés sur Calameo). Pourtant il y a des initiatives très originales : exemple des Petites affaires criminelles de la Vienne. L'émergence du collaboratif n'est-elle pas l'occasion rêvée pour conserver et diffuser ces travaux faits à partir d'archives ?
  • La question de la rediffusion non commerciale d'images pour les travaux aujourd'hui diffusés sur le web : les travaux aujourd'hui sont diffusés sur le web. Or le web est un média rapide et un média où il faut de l'image.

En italique un exemple que je n'ai malheureusement pas eu le temps de mentionner, le sablier était dangereusement écoulé...


Retrouvez également la présentation magistrale de Pauline Moirez sur les Archives participatives

 

Voir aussi

Comments est propulsé par CComment