Les vacances ont été l'occasion d'une petite escapade généalogique (très peu préparée), à Saint-Léger-Magnazeix (Haute-Vienne), où est née en 1843 Marie Lagueunière (1843-1931), aïeule à la 6e génération (sosa 57). La petite fille, son frère Simon et leur père François, maçon et veuf, s'installeront dans les années 1860 à Mur-de-Sologne (Loir-et-Cher), 150 km plus au nord, où ils feront souche. Je possède une photo de mariage de 1926 où elle figure, à l'âge de 83 ans.
Brève escapade estivale à Saint-Léger-Magnazeix donc, creuset de cette branche limousine... Ou plutôt devrais-je dire dans la Marche, ancien comté aux confins du Limousin et de l'Auvergne, à cheval aujourd'hui sur la Haute-Vienne, la Creuse, l'Indre voire la Vienne. Après un bref passage sur place pour les incontournables (bourg, église, cimetière et deux gros villages qui m'intéressaient, à savoir La Roche et Le Puy-Saint-Jean), et délaissant les quelques panneaux signalétiques portant des noms "familiers" (Lussac-les-Eglises, Magnac-Laval...), j'ai eu envie de creuser un peu plus les recherches virtuelles de ces branches généalogiques, jusqu'alors très peu explorées. Me voici donc, depuis quelques semaines, en train d'enjamber la Benaize, le ruisseau de la Fontaine du peu et autre ruisseau du Cros, gentils filets d'eau en ces chaleurs estivales, de jongler entre les sites Internet des Archives départementales de l'Indre à celui de la Haute-Vienne, et d'appréhender comme un tout cohérent ces branches finalement peu dispersées géographiquement.
L'ascendance de Marie Lagueunière est principalement concentrée sur l'ouest de la Marche (communes aux contours en rouge sur la carte ci-dessous issue de Wikipedia), et plutôt côté Haute-Vienne. Les communes concernées sont Coulonges (Vienne), Tilly (Indre), Lussac-les-Eglises (Haute-Vienne), Saint-Léger-Magnazeix (Haute-Vienne), Magnac-Laval (Haute-Vienne), Dompierre-les-Eglises (Haute-Vienne), Arnac-la-Poste (Haute-Vienne), Tersannes (Haute-Vienne).
Ces branches étaient jusqu'alors peu exploitées dans mes recherches car les registres numérisés ne sont en ligne, du moins pour la Haute-Vienne, que depuis deux ans : il a fallu attendre la numérisation et la mise en ligne de la collection communale, les registres du greffe de l'arrondissement de Bellac ayant brûlé en 1855. Cette collection, bien que parfois en piteux état pour certaines paroisses, permet de remonter plus ou moins correctement au début du XVIIIe siècle... Je peux donc remplacer les quelques photographies d'actes prises sur écran d'ordinateur et lecteur de microfilm obtenues en 2006 grâce à l'entraide du Fil d'Ariane et Francegenweb, et en trouver tout plein d'autres !
24 actes trouvés jusqu'à présent, et plus de 70 notices d'individus créées ou enrichies, grâce notamment aux relevés du Cercle de Généalogie et d'Histoire des Marchois et des Limousins, disponibles sur Geneanet (à défaut de cousins généanautes sur cette branche). L'arbre d'ascendance à 5 générations de Marie s'est bien étoffé (sans compter les générations supérieures qui progressent également.
Quelques trouvailles ou anecdotes au cours de ces recherches...
- Saint-Léger-Magnazeix
Son église romane du XIII avec son clocher trapu.
Son cimetière, avec plan et liste nominative à l'entrée principale, et ses émouvants médaillons des Morts pour la France (ainsi que deux tombes portant le patronyme Lagueunière, dont un médaillon mitraillé sous tous les angles dont j'espère bien, à force de jeu sur les contrastes et la luminosité, déchiffrer le texte à l'encre efface).
Ses gros et lumineux corps de ferme en pierre et ses belles limousines.
Les villages de La Roche, en passant par Chez Gueunier (dont on pourrait croire qu'il y a un lien avec mes Lagueunière... mais devenus Lagusnière quelques générations au-dessus, je les retrouve plutôt dans les communes voisines de Tersannes et Magnac-Laval) et le Puy-Saint-Jean.
- Et un nouvel ancêtre noyé...
Jean Chantemargue, métayer au village de Vieilleville, paroisse de Tilly (Indre), se noie le 20 avril 1751 en traversant la rivière la Benaize au gué de Lavaud (en l'occurrence le gué est une planche). Parfois, on est bien content d'avoir accès en ligne à la collection communale ET à la collection du greffe pour venir à bout des gribouillis sur les lieux.
Cette information ayant été découverte à la fin du séjour dans la région, je n'ai pas poussé le vice jusqu'à faire coûte que coûte la balade balisée dans la vallée en question (plan de la balade n°64, parc de la Brenne).
- "Dispense d'affinité spirituelle"
Je n'en avais jamais rencontré en 15 ans de généalogie : Pierre Touratier, veuf de Marie Eliot, décédée très vraisemblablement des suites de son 3e accouchement à 26 ans, se remarie 4 mois tout juste après avec Marguerite Simonet. Les époux bénéficient d'une "dispense d'affinité spirituelle". Il se trouve en effet que Marguerite Simonet est la marraine de Joseph, dernier né de l'époux... (acte en ligne).
- Plus on est de mariés, plus on rit (jaune pour le généalogiste)
Ah cette manie de se marier à plusieurs couples... Ceci est un seul acte, daté du 4 février 1755 à Saint-Léger-Magnazeix, avec 8 ou 9 couples (j'ai arrêté d'essayer de compter). Celui qui m'intéresse (Pierre Touratier et Marie Eliot) est tout en bas. Mais vu les patronymes en marge de l'acte, il faudra bien que je démèle tous les fils à un moment...
Pour aller plus loin...
- Sur le blog : articles Saint-Léger-Magnazeix (challenge de A à Z 2014) et François Lagueunière, maçon limousin.
- Wikipédia, articles Marche (province) (dont Carte de la province de la Marche montrant les communes et les départements actuels) et Saint-Léger-Magnazeix
- Archives départementales de la Haute-Vienne
- Archives départementales de l'Indre
- L'Arbre de nos ancêtres, article Dispenses pour affinité spirituelle
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