Wikipédia, les archives et moi [billet d'humeur]
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> en majeure partie des notices consacrées aux communes et les listes de communes par département,
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> celles consacrées à des personnalités,
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> dans une moindre mesure les articles sur des événements historiques pour avoir un panorama rapide des faits et des protagonistes,
- et souvent sur ce blog dans les liens complémentaires.
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> les résultats d'une recherche avancée sur le nom de la commune, le tout dynamique au fur et à mesure des mises à jour des catalogues et inventaires et de l'iconographie numérisée > exemple Luçon
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>l'inventaire des archives communales (avec notamment les délibérations et arrêtés en partie numérisés accessibles depuis l'inventaire, soit le coeur et le cerveau d'une commune, qui concerne avec les monuments THE source incontournable pour une commune, bref, ce qu'on trouve dans) > exemple La Chaize-le-Vicomte . Les délibérations municipales, pour ceux qui l'ignorent, portent aussi bien sur l'activité économique, les écoles, les rues, les monuments, etc. d'une commune. En gros ce qu'on trouve (ou pas, faute d'être renseigné) sur une notice Commune Wikipédia.
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>la notice du dictionnaire des communes correspondante > exemple Vix (bon celui-ci... il est "discutable" car c'est un concurrent direct, mais scientifique).
La Recherche aux Archives : nouveaux outils, nouveaux publics
Retour sur la journée d'études La Recherche aux Archives : nouveaux outils, nouveaux publics organisée par les Archives départementales de la Vendée le 29 novembre 2011. L'amphithéâtre de 400 places était plein, les outils présentés ont été bien accueillis, les gens étaient contents... et le livetweet de la journée a été prolifique : version Twitter (tant qu'elle est accessible) ou version archivée (déformation professionnelle).
La matinée a été l'occasion d'une table ronde sur la recherche sur les personnes, et la recherche sur les territoires. Ma casquette d'archiviste au vestiaire, je participais à la première avec ma casquette de "généalogiste spécialiste des nouvelles technologies", aux côtés de J. Hussenet et J. Artarit, contributeurs du Dictionnaire des Vendéens, de F.-X. Brochard et D. Pénisson pour Noms de Vendée, le tout sous la houlette de P. Moirez (alias Archives Masala) qui veillait au grain (du sablier).
Cinq minutes de paroles étant trop court pour faire un support de présentation, voici en quelques lignes mon propos sur la généalogie en ligne aujourd'hui.
Les Archives de la Vendée à l'heure du 2.0
A l'heure où certains publient encore sur papier des pavés encyclopédiques annoncés comme LA somme des connaissances sur LE sujet - généralement LA somme dans le porte monnaie et LE poids lors d'un déménagement, les Archives départementales de la Vendée font le choix du numérique et du collaboratif.
La journée d'études La Recherche aux Archives : nouveaux outils, nouveaux publics a été l'occasion d'aborder la (nouvelle) relation archives - publics et d'inaugurer trois dictionnaires historiques collaboratifs, mis en place avec le concours de la Société d'émulation de la Vendée.
Ces outils ne sont pas des wiki : les contributeurs, formellement identifiés, saisissent les informations à l'aide de formulaires contrôlés. Les sources doivent être spécifiées, permettant à chacun de vérifier les données. Un comité de relecture enfin permet d'apporter une garantie scientifique. Chacun peut proposer sa contribution, selon ses connaissances : il n'est pas nécessaire d'avoir une fiche complète sur l'histoire d'une commune des origines à nos jours, pour avoir pouvoir participer.
- Le Dictionnaire historique des communes propose aux internautes "une carte d’identité historique et géographique du territoire vendéen" : chaque fiche par commune est appelée à contenir aussi bien les informations administratives "traditionnelles" que tout ce qui concerne les monuments, l'histoire, la religion, l'économie, les personnalités. Un moteur de recherche permet de faire des recherches, y compris par critères. Une carte dynamique propose par ailleurs de cartographier certaines recherches : pratique lorsque l'on cherche un rattachement cantonal pendant la période révolutionnaire... Pour l'instant, seules les informations "de base" (rattachements administratifs ou religieux, première mention historique de la paroisse, etc.) sont intégrées, mais les contributeurs sont déjà à l'oeuvre...
Internet, généalogie et désinformation
Ce n'est pas forcément l'article que je souhaitais faire sur la question, et ce ne sera peut-être pas le seul, mais il est des lectures certains jours qui ont l'effet de la goutte d'eau de trop. Internet est un formidable outil... pour tous les usages. Y compris les campagnes de communication qui fleurissent sous couvert de bonnes intentions, d'expressions à la mode, de désinformations et de fantasmes galvaudés. Au hasard : généalogie, open-data et archives-qui-nous-cachent-des-choses.
Des articles suspects apparaissent par vagues sur le web. Il y est question en vrac et dans le bon ordre - le hasard sans doute :
- de l'engouement des Français pour la généalogie, cette "passion française", s'appuyant sur une enquête Ipsos de mars 2010 faite à la demande de genealogie.com
- d'open data et du jugement du tribunal administratif du Cantal
- de la réticence et du blocage de professionnels cachottiers et conservateurs
Petit florilège de cette délicieuse campagne de désinformation.
Les cahiers de doléances du Maine-et-Loire sont en ligne
Depuis le début du mois de juillet, le site Internet des archives départementales du Maine-et-Loire s'est enrichi de trois nouveaux fonds numérisés : les registres matricules militaires (1872 à 1910, et tables jusqu'en 1938), les cahiers de doléances des paroisses de 1789 et le Dictionnaire historique de Maine-et-Loire de Célestin Port. Attardons-nous un peu sur les deux derniers...
Le 24 janvier 1789, une ordonnance royale de Louis XVI convoque les Etats généraux et définit les modalités d'élection des députés. Les habitants des paroisses sont invités à rédiger les cahiers de doléances et à nommer leurs députés.
Les paroisses et communautés, les bourgs ainsi que les villes non comprises dans l’état annexé au présent règlement, s’assembleront dans le lieu ordinaire des assemblées, et devant le juge du lieu, ou en son absence devant tout autre officier public ; à laquelle assemblée auront droit d’assister tous les habitants composant le tiers-état, nés Français ou naturalisés, âgés de vingt-cinq ans, domiciliés et compris au rôle des impositions, pour concourir à la rédaction des cahiers et à la nomination des députés. Règlement général du 24 janvier 1789.
Rédigés dans chaque paroisse, les cahiers sont ensuite compilés au niveau des bailliages, puis synthétiser par ordre. Quelques départements ont numérisés et mis en ligne ces cahiers de doléances de 1789 (attention, les collections sont souvent lacunaires) : Charente, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Indre (dossier pédagogique), Tarn, Yvelines (dossier pédagogique) ; d'autres sont transcrits sur Internet, et notamment sur Geneawiki.
Cette mise en ligne des cahiers de doléances de l'actuel département du Maine-et-Loire est intéressante à plus d'un titre, surtout si on l'ajoute à ceux déjà en ligne de l'actuel département de Loire-Atlantique : ces régions ont été au coeur de la Chouannerie.
J'ai choisi de transcrire l'un de ces registres. Le choix n'est en rien du au hasard (ni au fait que c'est une capture de ce cahier précisément qui illustre l'accès au fonds numérisé !) : deux paroisses m'intéressent dans le Maine-et-Loire, Miré et Morannes, que des ancêtres (Guitter, Hourdry, Préau, Perdrix) ont quittées au début du XVIIIe siècle. Le cahier de Miré n'étant pas en ligne, celui de Morannes a fait l'affaire. Et plus que l'affaire : très complet, bien rédigé, suivi du procès-verbal d'élection des députés. Un régal.