Divorcés de l'an 6... (1806)
Rebondissements en série du côté paternel de ma mère. A chaque génération une surprise : divorce et mariage en série, fille naturelle et surtout un divorce en 1806, pendant cette période relativement courte où il a été autorisé après la Révolution (1792-1816).
Aujourd'hui 13 février 1806, dix heures du matin, par devant nous Jean Martin dit de Lanné maire de la commune de Rougeou faisant les fonctions d'officier public de l'état civil de la dite commune de Rougeou canton de Selles-sur-Cher département de Loir-et-Cher, est comparu Anne LEPIN épouse de Pierre MEUNIER tous les deux domiciliés scavoir ledit MEUNIER en cette ditte commune de Rougeou et la ditte LEPIN en la commune de Mur département de Loir-et-Cher, demanderesse [?] en divorce pour cause d'incompatibilité d'humeur contre le dit marié non comparant, laquelle est assistée de Silvain LEPIN, cultivateur demeurant commune de Mur, âgé de 56 ans, frère de la demandrelle [?], de François BERCION domestique âgé de 22 ans demeurant en cette commune ami de la ditte demandrelle et nous a requis de prononcer la dissolution de son mariage contracté avec ledit MEUNIER le 18 pluviôse an IX par devant l'officier public de cette ditte commune de Rougeou, vu la demande formé par la ditte Anne LEPIN le 15 thermidor an X, duement enregistré et signiffié audit MEUNIER pour comparaître devant nous le 18 fructidor aussi an X conformément aux dispositions de la loi du 20 septembre 1792,
Titre Du divorce, partie 2. [...]
Pierre MEUNIER a décidé de ne pas répondre aux différentes significations qui lui ont été faites. Il a affirmé ne pas s'opposer au jugement de divorce Vu la pétition à nous présenté par la ditte Anne LEPIN aux fins de désigné les jours et heures du prononcement de son divorce et notre réponse à la ditte position portant qu'il serait prononcé par nous ce jourd'huy dix heures du matin, vu la signification de laditte requête répondue par nous fait par exploit dudit sieur Blanchet du 4 février présent mois portant sommation audit MEUNIER de se trouver en notre maison commune cejourd'huy heure susdite, si bon lui semble, lequel dans le cas de non comparution il sera prononcé tant en présence qu'absence, lequel exploit enregistré à Selles-sur-Cher le 6 présent mois.
Le dit MEUNIER n'ayant point comparu ny personne pour lui nous avons relaté les dispositions dudit jugement seing comme attendu que la partie de greffier [?] laditte Anne LEPIN est donée en sa demande, la renvoye devant l'officier public de la commune de Rougeou pour faire prononcer le divorce.
En vertu des pouvoirs qui nous sont délégués par la loi nous avons déclaré au nom de la loi que le mariage entre lesdits Pierre MEUNIER et Anne LEPIN est dissous, et qu'ils sont libres de leurs personnes comme ils l'étoient avant de l'avoir contracté, et nous avons dressé le présent acte, que la partie présente, les trois des témoins ont déclaré ne savoir signer de ce enquis, et l'autre témoin a signé lecture faite les jours mois et an susdit.
18 pluviôse an IX, Rougeou : Pierre MEUNIER, propriétaire cultivateur de 39 ans, originaire de Luzillé (Indre-et-Loire), est veuf de Françoise AUDROUIN (+ 25 floréal an VI) quand il a épousé Anne LEPIN, également veuve de 52 ans. Cinq ans plus tard, alors que le couple fait visiblement commune à part, elle demande et obtient le divorce.
Sources et liens
- Archives départementales du Loir-et-Cher, registres de mariage de Rougeou, 1806 - acte transmis par une bénévole du Fil d'Ariane
- Histoire du divorce