N notaires notice producteurOu comment et pourquoi faire des recherches généalogiques aux Archives nationales, même lorsqu'on n'a ni ancêtre fonctionnaire d'État, parisien ou VIP.

Et non, je n'allais pas esquiver l'une des principales sources des Archives nationales en matière de recherches familiales. C'est une exception bien connue des généalogistes parisiens : les Archives nationales conservent les archives des 122 études de notaires de Paris, qui constituent le Minutier central (c'est-à-dire le lieu où sont conservées les minutes).

Notaires de Paris, certes, mais dont l'objet des minutes dépasse largement le seul territoire parisien. Un coup d'oeil rapide et curieux aux répertoires des notaires permet de voir qu'il y a beaucoup d'actes qui concernent les alentours plus ou moins proches de Paris (des envies de location ou d'achat de maison de campagne ?), ou de voyageurs lointains (enregistrement de procuration, voire de décès de colons de Saint-Domingue, militaire en garnison, parfois au-delà des frontières, etc.).

La pratique du dépouillement des minutes est ancienne au Minutier. Travaux prosopographiques thématiques, relevés exhaustifs de tous les actes des années se terminant en "51" (1551, 1651, 1751 et 1851), autant de bases (et de petits noms) compilées, normalisées, converties et reliées entre elles. Ces outils sont pour l'essentiel interrogeables dans la salle des inventaires virtuelle.

Trouver un acte chez un notaire parisien quand on a ni date, ni nom de notaire, soyons honnête : c'est trash.

Quelques pistes d'entrées tout de même :

  • la navigation par notice producteur (par étude, puis par notaire,en utilisant les liens de succession et d'association) est très pratique et bien documentée, avec notamment les lieux successifs des études (un jour il y aura une carte et ça sera un merveilleux outil) ;

N notaires notice producteur 1N notaires notice producteur 2

  • l'essentiel des répertoires et tables des notaires sont numérisées, et ça, c'est génial, même quand on fait chou blanc, on passe un bon moment ;
  • le graal, ça reste de trouver via le moteur de recherche, la mention d'un acte, même d'un obscur collatéral. On peut espérer trouver soit d'autres actes rédigés chez ce notaire (et repasser des heures à éplucher les répertoires), soit lorsqu'on consulte la minute originale, découvrir trouver la mention d'actes antérieurs. Il ne faut pas hésiter à chercher des noms, des adresses, des professions, bref tout ce qui pourrait déboucher sur des pistes de recherche.

Enfin je dis ça... Des fois ça ne marche, ou c'est super long. Cela fait quelques années que je tâche, ponctuellement, de débloquer ma branche parisienne du quartier des Halles, étêtée à partir des années 1830. Dernière idée : un formidable tableau avec toutes les études, une dizaine d'événements débouchant potentiellement sur un acte notarié, et des trous à remplir lentement mais sûrement, jusqu'au jour où...

 N notaires tableau suivi

Ceci dit, j'aurais tort de leur jeter la pierre, moi qui aie eu recours à 4 notaires différents en 4 ans... (mais maintenant c'est archivé électroniquement, on pourra interroger directement les protagonistes na !).

 

Signalons, en passant, la formidable collection de registres d'enregistrement des contrats de mariage des commerçants (il suffit qu'un des prétendants soit domicilié à Paris), collection qui est en cours d'indexation (voir le projet collaboratif), et lorsqu'on a un ancêtre ou un collatéral notaire, les dossiers de nomination des notaires (sous-série BB/10), qui sont mentionnés sur les notices des producteurs.

 

Pour aller plus loin

 

 

Comments est propulsé par CComment