Ou comment et pourquoi faire des recherches généalogiques aux Archives nationales, même lorsqu'on n'a ni ancêtre fonctionnaire d'État, parisien ou VIP.

[et mettre une chanson dans la tête des lecteurs pour la journée...]

Les tempêtes des 2 février et 28 mars derniers, ont abattu quelques unes des pyramides qui servent d'ornement extérieur à la cathédrale de Quimper. Heureusement plusieurs pierres ont été jetées au loin, mais il en est cependant tombé en assez grande quantité sur les maisons adossées à cette cathédrale. La toiture de l'une d'elles a même été totalement détruite, en sorte que les propriétaire de ces maisons sont dans un état continuel d'anxiété, redoutant avec raison la chûte de quelques autres pyramides, ce qui compromettrait éminemment leur existence. Quimper, 2 février et 28 mars 1828, F/19/7828

Ceci n'est qu'un exemple parmi d'autres des mentions d'événements climatiques qu'on peut trouver dans un fonds qui n'a a priori pas grand chose à voir : les travaux de restauration des cathédrales au XIXe siècle. En y réfléchissant, on se dit finalement que si, hier comme aujourd'hui, qui dit tempête dit dégâts, et notamment sur les vitraux.

Un violent orage a éclaté aujourd’hui vers trois heures et demie sur notre ville ; les dégats causés par la grêle sont considérables ; mais c’est notre cathédrale qui a le plus souffert, et la magnifique ceinture de vitraux qui entourent le choeur est gravement endommagée. Quarante lancettes se trouvent plus ou moins atteintes, et quelques-unes sont criblées comme si elles avaient essayé un peu de mitraille. C’est un spectacle navrant, et une grande perte au point de vue de l’art. Les fenêtres de la nef et des chapelles en verres blancs ont moins souffert, cependant on en compte 35 qui portent les stygmates de la grêle. Le Mans, 18 août 1858 (F/19/7733)

"Tempête", "ouragan" (ils aiment bien ce mot au XIXe siècle), cyclone, "trombe", grêle, et par-dessus tout la foudre qui incendie les toits et clochers, sont autant d''événements qui sont signalés dans les inventaires du fonds pré-cités, et que je liste consciencieusement afin d'avoir une petite base des intempéries, entre autre cartographiable. Les éléments déjà recensés m'ont par exemple permis de faire cette carte rapidement.

 

 

Ce qui est génial (et totalement logique), c'est qu'on devine le parcours d'une tempête su le territoire en voyant les dégâts se succéder. Par exemple, les cathédrales d'Amiens et Bourges sont touchées par un ouragan le 4 décembre 1879. Mieux encore : les 14 et 15 février 1833, un ouragan endommage les cathédrales de Nantes, Paris, Amiens et Meaux. Notons par ailleurs que j'ai pour l'instant recensés 2 séismes : Coutances le 1er avril 1854 et Nice le 27 janvier 1887.

Base que je vais pouvoir avec joie consolider grâce au dépouillement des registres des Ponts-et-Chaussées dont il a été question pour la lettre K (article Kilomètres). Oh joie ! Le mot "tempête" figure à 14 reprises rien que dans l'inventaire des affaires soumises à l'administration en 1881.

Sinon, plus prosaïquement, les Archives nationales conservent les archives de Météo France et a un partenariat sur l'histoire du climat (site Internet et dossiers documentaires). Et n'oubliez pas la base HistClime sur le sujet.

 

Pour aller plus loin

 

 

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