- Comment mon aïeul a manqué être estourbi par un boucher, 1707
- Répression des fraudes : eaux de vie, vins et boissons, 1707
- Répression des fraudes : le tabac, 1713
Il a une magnifique signature (j'avoue, c'est ma préférée). Il est très ponctuellement dit "sieur de Villoiseaux", et mentionné une fois " bourgeois de Paris" (ce qui signifie qu'il a habité un an à Paris).
C'est "beaucoup" d'informations pour un gars de cette période, mais n'ayant pas le basique (mariage, baptême, ascendance), je restais un peu sur ma faim... J'ai eu l'occasion d'évoquer cette épine généalogique qui porte bien son nom lors d'un généathème en 2014 (voir l'article) ; c'était mon L du premier Challenge de A à Z (voir l'article Lépine, Lespine, de Lespine, et la légende familiale). De manière très occasionnelle et négligente, J'ai interrogé pendant ces années les différentes bases, arbres et correspondances en ligne, sans aucune avancée ni réelle conviction...Jusqu'à ce qu'une alerte de correspondance Geneanet me tombe dessus, et que contrairement à d'autres antérieures, elle contienne une piste plausible.
Un cousin (déjà identifié) avait rajouté la mention d'un contrat de mariage à Paris le 28 janvier 1684, auprès du notaire Nicolas Taboué. Cet ajout est sans doute lié au projet Familles parisiennes car depuis un relevé mentionne le contrat de mariage sur Geneanet.
Tout collait : les noms (certes communs), la période, le lieu... il ne restait qu'à consulter l'acte pour plus de certitudes. À ce jour, je n'ai toujours pas intégralement transcrit les quatre pages de contrat de mariage. En cause : ma paléo rouillée, quelques mots de vocabulaire notarial à rechercher et surtout plein de paragraphes en marge dans tous les sens. Cela ne m'a pas empêché d'y glaner une foule de nouvelles informations et de croiser du beau monde !
- François de Lespine, bourgeois de Paris, est domicilié rue Saint-Jacques (paroisse Saint-Benoît). C'est le fils de Jean de Lespine, également bourgeois de Paris, décédé, et de Michelle Broyé (Brozé), vivante.
- Marie Desfontaines est la fille de Louis Desfontaines, décédé, avocat au parlement, et d'Anne Sauvage. Cette dernière s'est remariée en seconde noces avec Jean Baptiste Edelinck, graveur du roi (décédé lors du mariage) ; ils demeurent grande rue du faubourg Saint-Jacques.
- La dot de la mariée s'élève à 11 000 livres... soit, d'après le convertisseur de monnaie d'Ancien régime de T. Fessin, la modique somme de 339 000 euros ! A mettre en regard des 1031 livres de l'inventaire après décès de François de Lespine en 1717 (où est passé l'argent ? pas que dans sa charge de receveur des fermes j'imagine !)
- Les familles alliées comprennent, outre les graveurs du roi Gérard et Gaspard Edelinck (voir sur Wikipédia), des avocats et des bourgeois de Paris.
En fait de débloquage, je ne remonte "que" d'un niveau côté Lespine, et les nouveaux éléments, confrontés aux données en ligne, n'ont pour l'instant pas permis d'aller plus loin que l'identité des parents de François de Lespine. Il va falloir creuser encore pour trouver un éventuel lien avec les maîtres maçons et architectes parisiens Delespine.
Les avancées sont en revanche plus importantes côté Desfontaines et Sauvage. En plus des personnes alliées mentionnées dans le contrat de mariage de 1684 et rattachées aux branches, j'ai pu tirer d'autres fils et pistes de recherche, en particulier grâce au Dictionnaire critique de biographie et d'histoire d'Auguste Jal et aux notices concernant les graveurs Edelinck (voir en ligne). Chose rare pour un ouvrage du XIXe siècle : les sources sont indiquées et utilisables ! Auguste Jal indique ainsi avoir consulté la minute du contrat de mariage Edelinck - Sauvage, dressée par Me Néra en 1673, chez Me Fourchy... successeur de Néra dans les années 1870. D'après les éléments transcrits par Jal, le contrat de mariage indiquerait que :
- Louis Desfontaines et Anne Sauvage se sont mariés à Paris le 10 septembre 1661 ;
- Louis Desfontaines, écuyer, sieur de Villoiseaux, est lieutenant de la connétablie et maréchaussée de France ;
- Marie Desfontaines (mon aïeule) doit être entretenue, nourrie et instruite par son beau-père et sa mère jusqu'à ses 17 ans.
Et peut-être d'autres informations non mentionnées par l'auteur qui s'intéresse ici surtout à Edelinck.
Enfin, les bases de données en ligne m'ont permis de trouver trace d'une autre fille du couple Louis Desfontaines et Anne Sauvage : Catherine, née à Ymeray (Eure-et-Loir) le 30 mai 1668. J'ai en vain chercher d'autres enfants dans cette paroisse entre 1668 et 1673, année du décès de Louis Desfontaines.
Et ceci n'est que le commencement...
Pour aller plus loin
- Archives nationales, contrat de mariage Lespine x Desfontaines, 1684, cote MC/ET/XIX/531
- Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et d'histoire ; consultable en ligne (Gallica)
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